La Rapporteuse spéciale des Nations unies pour le droit à l'eau et à
l'assainissement, Catarina de Albuquerque, a appelé les gouvernements
du monde entier à défendre le droit à l'eau potable et à
l'assainissement lors de la Conférence de l'ONU sur le développement
durable Rio+20.
Dans une lettre ouverte aux États membres qui négocient actuellement le
document final du Sommet de Rio+20, l'experte indépendante de l'ONU a
fait part de sa préoccupation concernant le risque de suppression, dans
le document final, de toute référence à la reconnaissance explicite du
droit à l'eau potable et à l'assainissement. "Certains États ont
proposé une autre formulation qui peut être perçue comme une tentative
de réinterpréter, voire de diluer ce droit humain", a mis en garde
Madame de Albuquerque en rappelant que ce droit est reconnu par le droit
international, notamment par l'Assemblé générale et par le Conseil des
droits de l'homme en 2010. Selon l'experte, il faut impérativement
prendre en compte le droit à l'eau potable et à l'assainissement dans la
formulation des objectifs de développement durable et "chercher à
garantir l'accès sûr et abordable à l'eau potable et à l'assainissement
pour tous sans discrimination et en quantité suffisante pour protéger la
santé et la dignité humaine".
Madame de Albuquerque a souligné que les décisions prises par les
gouvernements au Sommet Rio+20 auront un impact sur les politiques et
budgets nationaux et sur les priorités des bailleurs de fonds. "Le
résultat des négociations de Rio+20 a donc la possibilité d'influencer
considérablement l'avenir des individus. Les États ne doivent pas
manquer cette occasion". "J'exhorte tous les États à maintenir
leur soutien à ce droit humain fondamental et à son inclusion formelle
dans le document final de Rio+20. Il est évident qu'un engagement pour
assurer l'accès à l'eau et à l'assainissement sans la reconnaissance de
cet accès comme un droit humain sera insuffisante pour réaliser l'avenir
que nous souhaitons", a conclu l'experte indépendante de l'ONU.
Nations unies (New York) – 06-06-2012